PIERRE TAL COAT
« Pour ma part, c’est surtout l’idée de frontalité qui compte. En celte Tal, c’est le front et Coat le bois…C’est aussi ce qui vous regarde mais qui n’est pas un regard « humanisé », « un regard Autre », le regard de la pierre ou du végétal sur l’homme ».
(Pierre Tal Coat, conversation avec Eddy Devolder, 1976

Arborescence, 1948, huile sur toile, 41 x 49 cm, collection particulière, photo Xavier Demolon, ADAGP
Pierre Jacob est né le 12 décembre 1905 à Clohars-Carnoët, dans le sud du Finistère, d'un père marin-pêcheur, tué à la guerre en 1915, et d'une mère paysanne. Il apprend le métier de forgeron et commence à dessiner et modeler la terre glaise.
,Autoportrait, 1941, huile sur carton, 32,5 x 25,5 cm,
photo Xavier Demolon, ADAGP

Une bourse de pupille de la nation lui permet de poursuivre des études à l'école primaire de Quimperlé et de travailler comme clerc de notaire.
Devenu peintre céramiste à la faïencerie de Quimper, il fréquente les artistes installés dans la région.
En 1927, il prend le nom de Tal Coat (pour éviter toute confusion avec Max Jacob) lors de sa première exposition à la galerie Fabre qui rencontre un grand succès. Il entreprend ses recherches sur la technique picturale, les supports, les liants et les pigments qu'il poursuit malgré des difficultés financières après la rupture du contrat avec la galerie Fabre.
La Bretagne et les éléments naturels vont tenir une place importante dans son œuvre: "le contexte gaélique, la pierre et la forêt, l'âme celte" constituent les racines de son inspiration.
Dans les années 30, il rencontre Hemingway, les Stein, Picabia et surtout les frères Giacometti avec lesquels il se lie d'amitié et dont la proximité artistique se manifeste en particulier dans ses portraits et autoportraits. Les horreurs de la guerre d'Espagne lui inspirent la série de Massacres en 1936.

Pierre Tal Coat, Nature morte (au pichet renversé), 1941, huile sur toile, 38 x 46 cm, photo Xavier Demolon
Les années quarante, période de grande mutation, l'amènent, après sa démobilisation, dans la région d'Aix-en-Provence et des paysages de Cézanne; il y peint de nombreuses Natures mortes.
De retour à Paris en 1945, il dispose d’un atelier à Montparnasse à l’origine des Verrières dans l’atelier. Ses visites au Jardin des Plantes et à l’Aquarium du Trocadéro lui inspirent la série des Aquariums. L’eau, dans sa transparence et son mouvement, prend alors une place centrale.
En 1946, il regagne le Château Noir et la région d’Aix. Deux amitiés fortes s'y nouent: en 1947 avec André Masson et en 1948 avec le philosophe Henri Maldiney, qui en 1950 écrira dans les Temps Modernes une première étude sur l'œuvre de Tal Coat. Ce dernier s’intéresse particulièrement au lavis à l’encre de chine et utilise ce procédé pour faire jaillir des animaux. En 46-47 la veinure des écorces d’arbres lui inspire de nouveaux lavis. La série des Profils sous l’eau évoque Xavière prenant une douche au dehors, d’abord par des fusains, puis par des lavis.
Nature morte (au pichet renversé), 1941, huile sur toile, 38 x 46 cm, photo Xavier Demolon, ADAGP

Nature morte, 1942, huile sur toile, 65 x 56 cm
photo Xavier Demolon, ADAGP
Passage, Envol, Passant, La Course sont les fruits de ses recherches dans les années cinquante.

Aquarium, 1946, huile sur toile, 81 x 65 cm, photo Xavier Demolon, ADAGP
En 1963 son installation en Normandie fait évoluer sa palette. " Sa peinture revient aux sources : faits de couches successives et de grains, d’aspérités, d’accidents qui n’apparaissent pas simultanément, les tableaux de Tal Coat changent avec la lumière, ils évoluent avec le temps qui passe.
Cette peinture paraît souvent abstraite parce qu’elle s’est épurée des anecdotes et affranchie des représentations sociales. Elle est pourtant toujours motivée par le regard et la sensation, par l’émotion, et elle se relie organiquement aux phénomènes du monde. "(JPL)
Et puis j'étais hanté, je me disais il faut qu'on reconnaisse les poissons, maintenant je m'en fous complètement si on ne reconnaît pas les poissons, parce que souvent je vais avec des gens au bord de l'eau, je leur dis: " Vous voyez les poissons? ", "Non je ne vois rien." Alors je me dis "Tant mieux!" C'est vrai, moi je les vois et je ne les vois pas. Il est ainsi pour beaucoup de choses.
Tal Coat, Jean Leymarie, Skira, Genève, 1992.
"Aquarium", 1945, huile sur toile, 38 x 46 cm, photo Xavier Demolon, ADAGP

Doëlan, la région parisienne, la Provence, Dormont, la Suisse ont été ses principaux ports d'attache. Il décède le 11 juin 1985.
avril 2017 – mars 2018 : « Année Tal Coat »
1) Rencontres et Colloques
13 – 14 mai Présentation des catalogues raisonnés en cours
et des nouvelles publications, Domaine de Kerguéhennec, Bignan
dir. Olivier Delavallade
31 mai – 4 juin Colloque Tal Coat, Regard sans frontières,
CCIC Cerisy-la-Salle, dir. Jean-Pascal Léger
22 juin Présentation des nouvelles publications par
Jean-Pascal Léger et Florian Rodari, Librairie Tschann, Paris
22 octobre Les deux Préhistoire de Tal Coat, conférence par
François Jeune, Domaine de Kerguéhennec, Bignan
22 novembre Présentation par Anne de Staël et Jean-Pascal Léger
de la monographie Tal Coat, Pierre et front de bois (Editions Somogy)
et du catalogue de la rétrospective Tal Coat, La liberté farouche de peindre (co-édition Somogy et Musée Granet,
Aix-en-Provence), librairie d’Artcurial, Paris
25 novembre Pour fêter la poésie autour d’André du Bouchet : Anne de Staël,
Daniel Dobbels et Jean-Pascal Léger, Amphithéâtre de la Verrière, Aix-en-Provence
29 novembre L’Immobilité battante et autres publications, entretien avec Jean-Pascal Léger,
galerie Michel Descours, Lyon
7 décembre Tal Coat, La liberté farouche de peindre, conférence par Jean-Pascal Léger
Amis du Musée Granet, Amphithéâtre de Sciences-Po, Aix-en-Provence
2) Expositions personnelles:
25 avril – 29 avril Foire de Cologne, Art Cologne, Galerie Sundheimer, Halle II.I, 29 A
17 mai – 29 juillet Pierre Tal Coat, Papier als Landschaft, Galerie Sundheimer, Münich
2 juin – 17 septembre Tal Coat, Regard sans frontières, Musée Quesnel-Morinière, Coutances
Commissariat Jean-Pascal Léger
6 juin – 29 juillet 2017 Toni Grand – Tal Coat, Galerie Christophe Gaillard, Paris
25 juin – Fin 2017 Tal Coat et la Préhistoire Domaine de Kerguéhennec, Bignan, Morbihan
Commissariat Olivier Delavallade
1er juillet – 1er octobre Tal Coat, 1940-1952 Centre d’Arts Plastiques, Royan
Commissariat Jean-Pascal Léger
12 septembre – 14 octobre La Langue peinture André du Bouchet – Pierre Tal Coat Médiathèque, Uzès
Commissariat Jean-Pascal Léger
16 novembre 2017 – 11 mars 2018 Rétrospective 1925-1985, Musée Granet, Aix-en-Provence
Commissariat Bruno Ely et Jean-Pascal Léger
17 novembre 2017 – 11 mars 2018 André du Bouchet – Pierre Tal Coat, Fondation Saint-John Perse,
Aix-en-Provence.

Photo Michel Dieuzaide

Photo A. Boitier
3) Publications
- Monographie Tal Coat, Pierre et front de bois, par Jean-Pascal Léger, Editions Somogy (paru)
- Tal Coat, Biographie commentée par les textes, par Florian Rodari, Editions du Domaine de Kerguéhennec (paru)
- Stéphane Carrayrou, Ce lointain proche. A la rencontre de Pierre
Tal Coat, Editions du Domaine de Kerguéhennec (paru)
- Entretiens L’immobilité battante (nouvelle édition des Entretiens de Jean-Pascal Léger avec Tal Coat, photographies de Michel Dieuzaide, dessins de Pierre Tal Coat), co-édition L’Atelier contemporain et Domaine de Kerguéhennec (paru)
- Georges Limbour, Tal Coat, préface de Pierre Brullé, Le Bruit
du temps( paru)
- Michel Dieuzaide, L’atelier ouvert (photographies), Le Temps Qu’il Fait
- André du Bouchet, La peinture n’a jamais existé, Écrits sur l’art , édition établie par Thomas Augais, Le Bruit du temps (paru)
- Correspondance La Triade (André du Bouchet – Pierre Tal Coat –
Henri Maldiney), établie par Alix Franceschi et Jean-Pascal Léger,
Editions L’Atelier contemporain
- Catalogue Tal Coat, La Liberté farouche de peindre, Rétrospective 1925-1985, Musée Granet, Aix-en-Provence, co-édition Somogy (novembre)
- Catalogue raisonné de L’Œuvre gravé de Tal Coat, par Françoise Simecek et Rainer Michael Mason (édition numérique du Centre
Tal Coat, Domaine de Kerguéhennec)
- Catalogue raisonné de L’Œuvre peint de Tal Coat (édition numérique), par Xavier Demolon
4) Film:
« Le ciel n’est pas distinct de la terre », par Illés Sarkantyu (production du Centre Tal Coat, Kerguéhennec).
Bibliographie sommaire
Monographie Tal Coat, Pierre et front de bois, par Jean-Pascal Léger, Editions Somogy, 2017
Tal Coat, Biographie commentée par les textes, par Florian Rodari, Editions du Domaine de Kerguéhennec
L'immobilité battante, (nouvelle édition des Entretiens de Jean-Pascal Léger avec Tal Coat, photographies de Michel Dieuzaide), Editions L’Atelier contemporain, 2017
Pierre Tal Coat, peintures et dessins 1946 - 1985, BAM - Beaux-Arts Mons, Belgique, 20 mars - 17 juillet 2011
Tal Coat, Jean Leymarie, Skira, Genève, 1992.
Tal Coat, lavis et aquarelles, textes de Jean-Claude Schneider, Jean-Pascal Léger,et Jean-Pierre Greff, musée Matisse, Le Cateau-Cambrésis, 1991.
Tal Coat, devant l’image, Genève, musées de Genève, Colmar, Antibes, Winterthur, Valence (ES) 1997-98.
Centre d’Arts Plastiques de Royan – Direction : Jean-Pascal Léger
Espace d’art contemporain des Voûtes du Port, 19, quai Amiral Meyer, 17200 Royan
En hiver, ouvert du mardi au dimanche de 15 h à 18h - 05 46 39 20 52 et 06 76 75 43 47
Courriel : royan.cap@gmail.com
Correspondance à Jean-Pascal Léger, 1, avenue Fayolle, 94300 Vincennes